L'internat à Bonne-Espérance ? Pourquoi pas ?
 
Marc est interne à Bonne-Espérance depuis plusieurs années. Le lundi matin, son père ou le père d'un compagnon le conduit. Il est près de 8 h. quand la voiture prend place dans le cortège de véhicules qui franchissent le porche. Au parking, coffres et portières sont largement ouverts pour permettre le déchargement des sacs, des valises, des cartables et ... des nombreux occupants (il y a longtemps que "TaxiStop" existe chez les internes). Bonjour à la ronde, poignées de mains, au revoir au papa et Marc est déjà dans sa chambre en train de ranger ses effets. Il redescend saluer ses compagnons de classe et de jeux et se prépare en vue des cours. Entre-temps, le minibus du collège est revenu de la gare la plus proche avec les élèves arrivés par le train. Tous se retrouvent pour le premier cours. La semaine a commencé.
 
Marc, comme tous ses compagnons, est satisfait, heureux de son sort. Dans cinq jours, il retrouvera les siens. Lui, content de revenir en famille ; eux, contents de le revoir.
 
En Belgique, ils sont vingt-quatre mille comme Marc à vivre leur scolarité de cette façon. Contrairement à une certaine opinion publique qui voit en eux des jeunes "largués" par leur famille ou des "enfants de riches" quelque peu difficiles à éduquer, ces jeunes ne sont pas plus désespérés ou désespérants que leurs semblables externes. Qui sont-ils alors ? Et pour quelle(s) raison(s) leurs parents ont-ils choisi l'internat ?
 
Près de 60% des jeunes internes sont issus de classes sociales, moyennes ou moins favorisées (petits ou moyens agriculteurs, petits commerçants, indépendants, artisans travaillant seuls, contremaîtres, ouvriers qualifiés, employés ... ). Le paiement de la pension représente donc pour les parents un effort financier important qui suppose sans doute, "en aval", des privations multiples, mais qui suppose certainement, "en amont", une solide motivation.
 
Les raisons sont diverses. Géographiques peut-être. L'établissement dans lequel les parents souhaitent voir leur(s) enfant(s) est trop éloigné de la maison ou est d'accès difficile en raison de moyens de communication insuffisants. Ils estiment trop coûteux en temps la navette quotidienne ou se refusent à faire courir des risques d'accident lors des déplacements en vélo ou en moto.
 
Sociales parfois. Les deux parents travaillent et manquent peut-être de disponibilité. La famille est nombreuse et l'espace et les moments de calme propices à un travail concentré sont trop limités. La famille est en difficulté par le fait du décès d'un époux. Les parents ont un âge avancé ou sont séparés...
 
Pédagogiques le plus souvent. Les parents jugent la dispersion entre les multiples tentations, activités de loisirs (pas toujours très éducatives) responsable de la difficulté d'étudier. Les résultats sont insuffisants eu égard aux capacités de l'enfant ou sont insuffisants tout court. Les parents comptent sur la guidance qu'offre l'internat pour focaliser davantage les énergies sur le travail scolaire. Comment aussi ne pas comprendre les parents habitant en ville qui craignent les dangers propres à la vie urbaine ?
 
A ces raisons s'ajoute une série de valeurs qui se vivent de façon privilégiée en internat et dont leur ont parlé enseignants, éducateurs, amis, parents et relations qui ont connu ou connaissent l'internat. Ces gens leur ont certainement expliqué l'apprentissage d'une discipline de vie : le juste équilibre entre les temps de travail, de repos, de loisirs, le respect de l'autorité et des autres, l'horaire, le silence, la concentration au cours des heures d'étude silencieuse (trois heures pour les plus jeunes, quatre heures pour les aînés). Ils leur ont décrit tous les éléments formateurs de la vie en communauté, du "frottement" avec les autres, parfois difficile mais toujours enrichissant, jusqu'à la solidarité et la naissance d'amitiés durables. Ils leur ont enfin démontré que l'internat éduque à l'autonomie (si on n'est pas débrouillard, on le devient) et permet au jeune de se forger un moral en dépassant ses petits problèmes quotidiens.
 
Ecole de vie et école pour la vie, l'internat réussit cette gageure d'éduquer aussi bien à l'autonomie qu'à la vie sociale. La preuve : nos étudiants réussissent. Ils réussissent leur vie. Interrogez la grande famille de nos anciens : BONNE-ESPERANCE, ce n'est pas seulement une tête bien pleine, c'est surtout une tête bien faite.
 

Cet équilibre qui accompagne nos élèves leur vie durant est le résultat du climat de Bonne-Espérance : d'abord des enseignants dont le dynamisme, la motivation et la disponibilité sont remarquables et rendent possible l'accompagnement permanent de nos élèves ; ensuite des conditions d'études privilégiées dans l'infrastructure unique, le cadre de verdure et de beauté de l'Abbaye.